le 26 mars 2010
La semaine dernière, le Tampon a été le théâtre de nouveaux actes de cruauté envers un animal.
L’occasion pour l’association SOS Animaux de rappeler le lien entre les violences contre les animaux et les violences domestiques.
Une corrélation complètement ignorée en France, pourtant utilisée avec efficacité dans les pays anglo-saxons.
En début de semaine dernière, une scène d’une rare violence s’est déroulée sous les yeux d’un marmaille âgé de moins de 10 ans.
Ce jour-là, le chien du voisin, un griffon âgé de 8 mois, fait irruption dans la basse-cour de la propriété.
Le père du marmaille s’empare alors d’un bâton, qu’il équipe d’un nœud coulant.
Il s’en sert pour attraper l’animal avant de le pendre. La pauvre bête vit un véritable calvaire. Mais ce n’est pas terminé. L’homme se saisit d’un autre morceau de bois et fracasse le crâne de l’animal. Tout ceci sous les yeux de son fils, visiblement encore bouleversé à l’arrivée des gendarmes.
Le mis en cause sera jugé le 24 août pour acte de cruauté devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre.
Si les acteurs de la protection animale sont satisfaits de la réponse judiciaire, ils sont également persuadés que l’on pourrait aller au-delà. “Les actes de cruauté ou de négligence à l’encontre des animaux sont des indices très intéressants du comportement d’un individu avec son environnement. Mais à l’heure actuelle, ils ne sont pas exploités en France”, explique Arielle Moreau, présidente de SOS Animaux et avocate à l’ordre du barreau de Saint-Pierre.
L’exemple des pays anglo-saxons
Depuis quelques années, les acteurs de la protection animale tentent d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la corrélation entre les violences exercées à l’encontre des animaux et les violences domestiques, contre les objets, les enfants ou les femmes dans le foyer.
“Dans les pays anglo-saxons, en Angleterre, au Canada et aux États-Unis notamment, ils sont très en avance dans ce domaine. Ils ont effectué des études chiffrées qui aboutissent à la conclusion suivante : les violences contre les animaux vont de pair avec les violences domestiques”, souligne-t-elle.
En 2007, une branche de l’université d’Oxford a organisé une conférence internationale sur le sujet, avec le concours de psychiatres, de médecins, de vétérinaires, d’acteurs de la protection de l’enfance et même de criminologues.
Les conférenciers se sont montrés unanimes sur le lien entre les violences exercées sur les animaux et les violences faites contre les personnes.
Désormais, au Royaume-Uni, la RSPCA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals*) utilise des signalements croisés avec ceux des services sociaux.
En 2008, la RSCPA a reçu 600 signalements d’actes de cruauté envers les animaux à la suite d’enquêtes pour des violences domestiques.
A la Réunion, les violences conjugales, qui entrent dans le cadre des violences domestiques, sont un véritable fléau. “C’est pour cette raison qu’une telle étude serait très intéressante. L’animal est parfois un moyen de pression sur la conjointe. Car un tel comportement à l’égard des animaux dissimule parfois des pathologies bien plus graves. Cela permettrait de faire davantage de prévention et serait un bénéfice pour la société car ces actes de violences et de négligence coûtent cher à la collectivité”, estime Arielle Moreau.
En France, et par conséquent à la Réunion, l’arsenal légal en matière de droit animalier n’autorise pas de tels croisements de fichiers entre les services sociaux et les acteurs de la vie animale.
Chaque service travaille donc dans son coin.
Selon le procureur de la République Patrice Cambérou, cette situation n’empêche pas les enquêteurs de faire leur travail. “Nous n’avons pas d’étude sérieuse en France qui nous permette d’établir une corrélation de ce type. Mais lorsque les enquêteurs constatent des problèmes de maltraitance dans une famille, ils ne ferment pas les yeux et s’occupent évidemment du problème”, conclut-il
(*) société royale de prévention de la cruauté envers les animaux.
http://www.clicanoo.com/index.php?page=article&id_article=240363
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http://cathy83.sosblog.fr/les-violences-contre-les-animaux-vont-de-pair-avec-les-violences-domestiques-b1-p46125.htm
Merci Cathy pour cette excellent article à débattre, il est vrai que les enfants sont les acteurs d'horribles violences qui les traumatisent.
Et le signaler aux services sociaux serait une bonne idée.