Le combat pour défendre nos amis les animaux est sans fin, chaque avancée est une victoire mais chaque jours les refuges reçoivent des chiens, chats etc, je me demande si un jour les animaux seront mieux considérés, s’il y aura des sanctions plus durs, de la prison pour ceux qui les martyrise.
A Brigitte Bardot, tout simplement Merci, de tout cœur …
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La récente victoire de la Fondation Bardot contre le Centre d’Information des Viandes et le Ministère de l’Agriculture est une belle revanche pour les protecteurs des animaux : reconnaître qu’il est mensonger de présenter sous un jour bucolique et écologique l’élevage porcin, source de souffrances inouïes pour les animaux et de pollution pour l’environnement, n’est que justice au regard de ce qui se passe dans les élevages intensifs. En donnant raison à la Fondation Bardot, le jury de Déontologie Publicitaire a reconnu qu’il était temps que l’on cesse de tromper et d’endormir le consommateur sous prétexte de préserver la filière porcine !
A l’occasion de cette nouvelle, dont on n’a pas fini de mesurer l’impact, Actuanimaux a demandé à Brigitte Bardot de lui accorder une interview. Nous sommes très heureux et honorés qu’elle ait accepté. Nous partageons avec vous cet échange.
1) Votre combat pour la protection des animaux a commencé en 1962 pour demander l’étourdissement des animaux avant leur abattage. 50 ans après, quel bilan tirez-vous de vos actions ?
BB – 50 ans après, je demande toujours l’étourdissement avant l’abattage, c’est dire comme le combat n’avance pas ! Nous avons obtenu quelques victoires mais la condition animale, en France et partout dans le monde, est tellement dramatique que ces gouttes d’eau sont aussitôt noyées sous un océan de détresse. La seule chose qui soit positive, c’est que s’il y a 50 ans j’étais prise pour une folle, aujourd’hui il n’est plus anormal de se préoccuper du sort des animaux. Mais je trouve tout cela bien trop lent, la société n’évolue pas assez vite et pendant ce temps des millions d’animaux crèvent dans les élevages, à l’abattoir, dans les laboratoires de recherche ou dans les cirques.
2) Votre Fondation, aux côtés de 6 autres structures de protection animale a lancé une grande campagne pour demander l’étourdissement des animaux lors des abattages rituels. Pourquoi avoir mis en place cette campagne et quels retours en attendez-vous ?
BB – Cette campagne est indispensable car les méthodes d’abattage sont dignes du moyen-âge. Egorger une bête et la laisser agoniser pendant 10 minutes en toute conscience n’est pas acceptable, c’est un crime ! J’appelle les consommateurs à ne plus se nourrir de cadavres d’animaux mais je sais très bien, hélas, que les Français ne veulent pas entendre ce message. Alors le minimum du minimum est de respecter la réglementation qui impose l’étourdissement des bêtes avant leur mise à mort. Dans les abattoirs, l’exception devient la règle générale, les animaux sont égorgés à vif et la viande est distribuée dans tous les circuits sans aucune indication pour le consommateur. Le but de cette campagne est d’informer le public et de dénoncer la cruauté de l’abattage.
3) La Fondation Brigitte Bardot a porté plainte, auprès de l’ARPP*, contre le CIV* qui a lancé une campagne « vantant » l’élevage porcin. Quel était le but de cette plainte ? Comment analysez-vous la victoire de votre Fondation ?
BB – Cette campagne du CIV, financée par le ministère de l’Agriculture est une honte, elle trompe le consommateur en faisant passer l’élevage de porcs comme étant « familial » et « artisanal » alors que l’élevage intensif représente 90% de la production française. Nous ne devons pas accepter le mensonge, la manipulation et la tromperie, c’est pourquoi nous avons attaqué le CIV et je suis très contente que ma Fondation ait gagné contre la filière viande et le ministère de l’Agriculture.
4) Vous êtes végétarienne et votre Fondation a soutenu une journée « sans viande » ? Peut-on se soucier de la condition animale sans être végétarien ? N’est ce pas placer la barre un peu haute au pays de la gastronomie ?
BB – Il me parait plus que paradoxal de prétendre défendre les animaux en les mangeant. Je sais que les Français, dans leur majorité, ne veulent pas remettre en cause leur alimentation, j’en suis consciente et cela m’attriste, mais ceux qui se soucient de la condition animale ne doivent plus être complices de l’exploitation animale, c’est une évidence.
5) Pensez vous que les décisions prises au niveau européen vont pouvoir améliorer la condition animale dans les états membres ?
BB – Les quelques avancées que nous avons obtenues ces dernières années nous les devons à l’Union européenne, il ne faut rien attendre de la France, c’est la lanterne rouge de la protection animale en Europe !
6) Quelles sont pour vous les priorités à traiter, en matière de protection animale, en Europe et en France ?
BB – Tous les combats sont prioritaires, car nous ne devons pas accepter de voir les animaux être considérés comme des objets, des choses mises à notre disposition. L’homme n’est pas supérieur aux autres espèces animales, pas du tout, il doit apprendre l’humilité et l’empathie. Actuellement ma Fondation dénonce l’expérimentation animale qui est l’horreur de l’horreur, je suis intervenue auprès de l’INRA contre l’exploitation des vaches « hublots », une honte, et auprès de la Commission européenne pour m’opposer à tout report de l’interdiction des tests sur animaux pour les cosmétiques, nous sommes également intervenus auprès du gouvernement dans le cadre de la transposition de la directive européenne qui a été adoptée l’an passé et qui n’apporte aucune avancée, bien au contraire. Face à l’industrie, les défenseurs des animaux ne pèsent pas lourd alors je profite de cette interview pour appeler le public à nous rejoindre, le 23 avril prochain, à la Marche européenne contre la vivisection organisée à Paris. C’est très important et je compte sur la mobilisation de tous, associations et militants, pour dénoncer et abolir la torture animale. J’espère que chacun pourra être le maillon d’une chaîne immense qui nous conduira à la victoire…
Site officiel de la Fondation Brigitte Bardot : www.fondationbrigittebardot.fr
*ARPP : Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité.
* CIV : Centre d’Information des Viandes
Photo : FBB
source actuanimaux