c'est une bonne nouvelle mais combien d'animaux vont être martyriser avant que cette méthode soit enfin au point?
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Septembre 2010.
Petite révolution cet été avec l’annonce de la mise au point aux Etats-Unis d’un programme offrant une alternative aux tests sur animaux.
L’industrie pharmaceutique, et notamment son leader Pfizer, a contribué à sa mise au point. Une première.
La nouvelle est tombée presque sans faire de bruit.
Pourtant, pour One Voice et tous ceux qui se battent pour la fin de l’expérimentation animale, elle a sonné comme un éclair d’espoir au cœur de l’été.
Dans un article publié par le très sérieux site économique Bloomberg.com, on a apprit que le leader mondial de l’industrie pharmaceutique, Pfizer, devrait très prochainement utiliser une nouvelle méthode pour la mise au point de ses médicaments, ne faisant pas appel aux tests sur animaux.
Cette méthode alternative, d’ores et déjà plébiscitée par les associations, devrait désormais mettre un terme à des tests violents, entrainant, dans la majorité des cas, la mort des animaux.
Révolutionnaire
Baptisée Tox21 cette méthode est un programme informatique fruit de la collaboration de trois organismes d’Etat américains : la Food and Drug Administration (FDA), L’Environmental Protection Agency (EPA) et le National Institute of Health (NIH). Le Tox21, présenté comme révolutionnaire, s’appuie sur les dernières avancées technologiques et informatiques ainsi que sur le récent séquençage du génome humain.
Il s’agit d’une base de données incluant 3 000 substances chimiques utilisées en pharmacie et 7 000 entrant dans la composition de produits ménagers et pesticides.
Le programme permet d’analyser automatiquement les formules chimiques en prenant en compte les données biologiques enregistrées au cours des dernières années.
Gain de temps et vies sauvées
En utilisant ce programme, les organismes de régulation comme les chercheurs peuvent évaluer en un temps record, de 1 à 5 jours, la toxicité d’une substance alors « que les tests sur animaux nécessitent souvent plus d’un mois et l’utilisation de 80 animaux » a reconnu Bob Chapin, chercheur à Pfizer New York.
Dans le cas des recherches au long cours, comme pour le cancer, on parle d’années et de centaines d’animaux sacrifiés.
Les laboratoires s’engagent
L’autre révolution qui caractérise le Tox21, c’est la contribution de l’industrie pharmaceutique au programme.
Une avancée non négligeable lorsque l’on connaît le secret qui entoure la fabrication et la composition des médicaments. Pfizer, le leader mondial, a transmis les données de 90 des substances utilisées dans sa mise au point de médicaments qui n’ont pas abouti.
Le FDA a confirmé que plusieurs autres laboratoires pharmaceutiques ont collaboré en mettant à disposition leurs données mais il n’a pas souhaité en révéler les noms.
Ces informations sont d’une grande valeur car c’est « l’assemblage » d’une grande quantité de données qui permet véritablement de « faire surgir le sens de ce qui se passe dans une cellule au contact d’un composé chimique » a encore précisé le chercheur de Pfizer.
Ce qui n’est pas possible à l’échelle d’un laboratoire dont le nombre de substances pouvant être analysées in vitro est limité.
Plus rentable
Aux côtés des performances et de la fiabilité, tous les protagonistes relèvent bien sûr l’intérêt économique d’une telle méthode.
Près d’un tiers des médicaments qui arrivent en phase finale de validation échoue à ce stade (étude publiée dans le Journal Health Economics en 2003).
Le coût des échecs pour les laboratoires pharmaceutiques est très élevé. Toujours selon la même étude, 86 millions de dollars sont dépensés au cours de la phase finale de test sur les êtres humains.
Comme le souligne le directeur exécutif de la FPA dans l’article « Plus vite vous éliminez une substance dangereuse, plus rentable est votre produit ».
Et le Tox21 devrait en effet permettre d’éliminer une bonne partie des substances impropres qui arrivent aujourd’hui jusque dans les phases finales.
En attente de validation
Alors que les tests sur animaux ont été rendus obligatoires depuis plus de sept décennies, l’utilisation de méthodes alternatives devraient être reconnues par les autorités de régulation « dès que les données fournies seront aussi bonnes, voire meilleures que celles récoltées par les tests sur animaux » a indiqué, en mai dernier, la FDA.
Il a également été précisé que la FDA allait encore ajouter au programme beaucoup d’autres données humaines que les autres agences ne possèdent pas ce qui devrait permettre aux chercheurs de mieux « prévoir les effets sur les humains » a renchéri David Dix, directeur adjoint de l’EPA.
La validation d’une telle méthode serait une avancée majeure dans le domaine de la santé.
David Dix a reconnu que la recherche jouait au « grand écart » en utilisant les données issues des tests sur animaux en raison des grandes différences qui existent entre les espèces.
Ce serait aussi un grand pas pour la fin de l’expérimentation animale.
Le combat continue
Plus efficace, plus fiable, plus rapide, plus économique… cette méthode, comme toutes les alternatives aux tests sur animaux, est aussi plus éthique.
Non seulement parce que la vie des animaux est préservée, mais également parce qu’en fabriquant des médicaments moins chers et à l’efficacité avérée on peut espérer que, demain, des millions d’humains auront accès à des soins dont ils sont aujourd’hui privés faute de moyens.
http://www.sauvons-les-animaux.com/article-30847-une-nouvelle-methode-alternative.html