A l'approche de Noël et de la préparation des cadeaux, la tentation d'offrir un animal devient plus grande. La Fondation 30 Millions d'Amis continue, comme chaque année, à mettre en garde les futurs acquéreurs contre l'achat compulsif d'un animal quel qu'il soit : chat, chien, poisson rouge, grenouille ou rongeur.
Noël arrive ! Et avec lui, sa cohorte de futurs abandonnés. Comme chaque année, la Fondation 30 Millions d'Amis tire la sonnette d'alarme : "Non à l'animal-cadeau !" car un animal, quel qu'il soit, n'est pas un produit de consommation.
L'achat compulsif, sans prise de conscience totale des besoins d'un animal, des soins quotidiens qu'il demandera, conduit trop souvent à des abandons dans les mois qui suivent l'adoption. La petite boule de poils arrivée au moment des fêtes de fin d'année est devenue, au fil des mois, un grand chien de plusieurs dizaines de kilos ou un chat encombrant et remuant qui met à mal le mobilier. Une fois passé le cap des primo-vaccination, il faut le balader, faire son éducation, le nourrir de plus en plus car il grandit de jour en jour, être présent, être attentif, être constant...
Par commodité, nombre de futurs adoptants se tournent vers les NAC, les nouveaux animaux de compagnie. Un terme, créé en 1985 à l'école vétérinaire de Toulouse, qui regroupe tous les animaux domestiques autres que ceux visibles le plus souvent lors des consultations vétérinaires. Dans les NAC on trouve par exemple, les petits porcs vietnamiens, les cochons d'Inde, hamsters, rats et autres souris... Mais le terme s'est étendu à tous les animaux exotiques tels que les poissons, les reptiles et certains arachnides. Mais il faut être conscient que ce sont aussi des êtres vivants à part entière qui doivent être respectés. Malheureusement ce n'est pas toujours le cas puisque d'aucuns s'en débarrassent sans scrupules. Au point que des refuges d'un genre nouveau, voient le jour afin de venir en aide à ces petits animaux (hamsters, gerbilles, cochon d'Inde, etc.) à la vie pourtant si courte.
Aujourd'hui nombre des espèces qui séduisent les amateurs de NAC sont des espèces interdites à la vente, soit parce qu'elles sont classées dans la liste des espèces "dangereuses" (arrêté du 21 novembre 1997), soit parce qu'elles sont rares et leur reproduction délicate (arrêté du 10 août 2004), ou tout simplement protégées par la convention de Washington, la CITES.
La convention de Washington classe les animaux selon plusieurs annexes.
L'annexe I comprend toutes les espèces menacées d'extinction qui sont ou pourraient être affectées par le commerce. Le commerce des spécimens de ces espèces doit être soumis à une réglementation particulièrement stricte afin de ne pas mettre davantage leur survie en danger.
L'annexe II regroupe, entre autres, toutes les espèces qui, bien que n'étant pas nécessairement menacées actuellement d'extinction, pourraient le devenir si le commerce des spécimens de ces espèces n'était pas soumis à une réglementation ayant pour but d'éviter une exploitation incompatible avec leur survie.
La plupart des espèces interdites ou portées en annexe II de la convention de Washington, sont des animaux dont l'élevage ou la garde nécessite l'obtention d'un certificat de capacité en France. Autant dire qu'avant de pouvoir héberger une mygale, un scorpion ou un boa chez soi, il faut déjà posséder ce précieux sésame qui n'est délivré qu'au compte goutte par une commission ministérielle réunie deux fois l'an.
Reste la tentation du coin de la rue... Vous êtes en vacances, à l'autre bout du monde ou simplement de l'autre côté de la Méditerranée, on vous propose d'adopter un chien, un chat, un oiseau bigarré ou une tortue miniature... Votre réponse doit toujours être : "Non". Cet animal sans papiers, sans passé, est la garantie de nombreux problèmes à venir : risques non négligeables de maladie (dont la rage qui reste une maladie mortelle pour les animaux et les êtres humains), impossibilité d'adaptation à nos climats d'où un abandon par manque de compétences de l'acquéreur, le problème de l'importation d'une espèce protégée qui vous vaudra au mieux une forte amende pouvant aller jusqu'à 150 000 euros assortis de plusieurs années d'emprisonnement (code de Douanes art. 215 et 414). Chères vacances !
"Par compassion, des personnes pensent sauver ces animaux en détresse en les achetant sur les marchés", explique Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis. Et je les comprends tant la misère animale dans certains pays est insoutenable. Mais il faut savoir que l'animal ainsi acheté, souvent un singe au regard implorant, sera remplacé dans l'heure par un autre malheureux. En voulant faire une bonne action vous aurez ainsi contribué à faire perdurer le trafic d'animaux protégés. Sachez, poursuit Reha Hutin, que ce trafic est le troisième plus important au monde derrière le trafic de drogue et celui des armes".
Espèces interdites mais faciles à trouver au coin d'un souk : tous les constrictors (boas ou pythons), les tortues terrestres miniatures (tortue de Kleinmann, tortue de Néguev), les tortues aquatiques de Floride, les lézards et iguanes, les scorpions, les tarentules et les mygales. Gare aux douanes !
Article publié le : 07-12-09
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http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/1437-lanimal-nest-pas-un-produit-de-consommation.html