Où vont -elles aller?
C'est un sujet pas vraiment évoqué, et pourtant, il faudra que nos dirigeants trouvent des solutions pour les terres qui se meurent par le réchauffement climatique.
Sujet de longue date, comment diminuer la natalité dans les pays pauvres?
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15] Nulle part où aller
Ces jours-ci, quand Oreba Obiin met le pied hors de sa demeure, elle marche dans la mer. Oreba et son mari Titera vivent dans un auti, c'est-à-dire une hutte ouverte, avec leurs deux fils, quelques poulets, trois cochonnets et un chien; ils appartiennent à la communauté Tebike Inano, établie dans le district littoral de Tarawa, à Kiribati, qui est à la fois un atoll et une nation.
Oreba, 51 ans, a assisté au changement, surtout dans les dix dernières années. Le niveau de l'eau monte, dit-elle, expliquant qu'elle—même et son mari ont déjà dû plusieurs fois ajouter du sable au plancher de leur maison pour le garder sec. "Au début notre toit était très haut. Maintenant le toit se rapproche vraiment de nous. Si nous continuons d'ajouter du sable au plancher, ma tête touchera bientôt le plafond".
À Kiribati, Oreba Obiin, 51 ans, lutte contre l'érosion du littoral en plantant des semis de palétuvier.
Reethu Arjun/UNPFA
De nombreux habitants de Tarawa ont construit des digues le long du littoral pour protéger leur terre mais, si la mer continue de monter, les digues ne suffiront pas. "Nous voulons rester ici ... mais si nous devons partir, alors nous n'avons pas le choix", dit Oreba.
Mais où Oreba et des milliers comme elle iront-ils?
Kiribati se compose de 33 atolls, minuscules grains de poussière faits de corail, de sable et de terrains calcaires, qui, au milieu du vaste océan Pacifique, s'élèvent à trois mètres à peine au-dessus des eaux. Ces îlots sont particulièrement vulnérables aux impacts du réchauffement planétaire que sont la hausse du niveau des mers, la violence accrue des tempêtes, l'érosion du littoral et la pénétration du sel dans les nappes d'eau douce. Sur certains des atolls du pourtour, des villages entiers ont déjà été balayés par l'océan. Contrairement à ceux d'autres pays de basse altitude, les habitants de Kiribati ne disposent pas de terres plus élevées où se retirer.
"Les possibilités d'adaptation sont fort limitées pour nous", expose Anote Tong, Président de Kiribati. "Si nous nous écartons du littoral, nous sommes déjà sur l'autre littoral, de l'autre côté de l'île".
Tong a fixé clairement la marche à suivre concernant les mesures d'adaptation à court terme, d'une part, et la recherche de solutions à long terme, de l'autre. "Nous continuerons à vivre ici aussi longtemps que nous le pourrons et nous continuerons à avoir besoin de ce qui nous a été nécessaire au long des années, de sorte que les investissements dans l'infrastructure devront se poursuivre", explique-t-il. "Mais quelles options avons-nous si nous ne nous réinstallons pas ailleurs? Nous nous noyons, n'est-ce pas? Il faut nous réinstaller ailleurs. Si nous nous réinstallons dans un autre pays, bien sûr nous perdrons une partie de notre culture. Mais si nous ne le faisons pas, nous perdrions la nation entière et chacun de ses membres. Ce n'est pas un choix, c'est une nécessité."
source :
http://www.unfpa.org/swp/2009/fr/ch3.shtml