Un texte reçu par Gil, que je trouve très beau et bien expliqué
sur les problèmes de séduction.
Beaucoup de choses se jouent dans la petite enfance,
et peuvent provoquer un profond mal être,
de la timidité, et un manque de confiance en soi s'installe et peut durer longtemps.
être parent est difficile !
Il serait peut-être bien que les notions de psychologie soient étudier à l'école,
de vrais leçons d'amour et pas uniquement un cours qui explique la procréation,
mais comment élever et aimer un bébé pour son équilibre futur.
qu'en pensez-vous?
----------------------------------------------------------------------------
Psychologies : Séduire, est-ce inné ?
Gisèle Harrus-Révidi : Non, bien que le plaisir de plaire apparaisse très tôt. Vous avez pu remarquer qu’il y a des bébés qui plaisent et d’autres non ! Ils ont un petit charme, ils vous regardent et vous les trouvez mignons. Mais leur séduction n’est pas tant liée à une qualité physique qu’à une qualité de contact : ils savent se faire remarquer. Et la source de leur plaisir de plaire, c’est leur mère. L’enfant devient attirant, parce que la mère a été attirée par son corps, ses odeurs. Le regard maternel rend séduisant en ce qu’il nourrit le narcissisme – la « libido du moi » –, cette énergie vitale qui propulse l’individu. Pour devenir capable de plaire, il faut ainsi avoir eu l’illusion, un temps, d’être le centre du monde. Cette croyance ancre en vous la certitude d’être quelqu’un de précieux, d’irremplaçable. Il est très important aussi que vos marques d’amour aient été bien accueillies par votre entourage.
Qui sont ceux qui souffrent d’un déficit de séduction ?
C’est souvent l’enfant du milieu, à qui ses parents prêtent moins d’attention, trop occupés par l’aîné et le plus jeune. Ou l’enfant rêvé garçon après deux filles – ou l’inverse –, et qui se révèle être encore une fille. C’est aussi celui dont le père et la mère sont trop immatures pour se décentrer d’eux-mêmes et le voir vraiment… Pour nous sentir autorisés à séduire, nous avons besoin d’un regard qui particularise, qui nous fait croire que nous sommes uniques. Mais si le rapport de la mère à l’enfant a été trop exclusif – je pense à l’enfant unique adulé quoi qu’il fasse –, l’individu devenu adulte, assuré d’être irrésistible, ne se donnera même pas la peine de séduire.
Quel recours ont-ils ?
Il est possible de suppléer au manque de charme naturel par un charme construit. Prenons Albert Jacquard, le généticien. Il parle de sa laideur avec un charme fou. Le « mal-aimé » a toujours besoin de prouver sa valeur et de s’en convaincre lui-même. D’ailleurs, aujourd’hui, on nous explique que la séduction s’apprend, avec des techniques, des recettes, des professionnels… Mais est-ce la vraie séduction ? Cela, je ne sais pas ! Si, au moins, on enseigne aux gens à s’intéresser à leur interlocuteur, à l’écouter… Pourquoi pas ?