Information recueillie par Nathalie
Malgré l'instauration de l'interdiction du commerce de l'ivoire il y a 20 ans, chaque jour, 104 éléphants sont encore abattus pour leurs défenses.(1) Ce niveau alarmant de braconnage pourrait conduire à l'extinction de l'éléphant d'Afrique sur presque l'ensemble du continent en 15 ans.
Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) demande qu'une action urgente soit menée pour protéger les éléphants.
IFAW invite l' Union européenne et toutes les Parties à la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) à ne plus soutenir les ventes uniques d'ivoire, le commerce légal de l'ivoire et les propositions de déclassement des populations d'éléphants mais en revanche, à soutenir la proposition du Kenya d'étendre de 9 à 20 ans le “moratoire” actuel sur les décisions concernant les éléphants et l'ivoire lorsque celle-ci sera soumise lors de la prochaine réunion de la CITES en mars 2010.
IFAW en appelle à l'UE pour que celle-ci appuie les états de l'aire de répartition de l'éléphant qui demande son assistance pour combattre le braconnage.
Céline Bienvenu, chargée de campagne au sein du bureau français d'IFAW ajoute: “La plupart des gens sont stupéfaits d'apprendre que 20 ans après l'instauration de l'interdiction du commerce international de l'ivoire, les éléphants d'Afrique demeurent menacés par le braconnage pour leur ivoire.
Le commerce de l'ivoire doit être de nouveau interdit, mais cette fois de façon totale et permanente, si nous voulons empêcher l'extinction de cette espèce.”
A l'origine, le moratoire sur le commerce de l'ivoire a été efficace. Le braconnage des éléphants s'est considérablement réduit dans la plupart des états africains de l'aire de répartition et les prix du marché de l'ivoire se sont mondialement effondrés de 1990 à 1996, date à laquelle des discussions inhérentes à des ventes uniques d'ivoire ont de nouveau été initiées.
Depuis lors, les chiffres ont démontré que les marchés domestiques de l'ivoire ou encore les ventes limitées d'ivoire ont directement conduit à une recrudescence du braconnage – et cela dans plusieurs pays.
Les documents inhérents à l'augmentation des saisies d'ivoire illicite et des incidents de braconnage d'éléphants indiquent que le braconnage a repris lors de la première vente unique d'ivoire à destination du Japon en 1999 et lors de la seconde vente ayant eu lieu en novembre 2008.
Ces vente autorisées ont catalysé la demande des consommateurs et rouvert des opportunités permettant aux fraudeurs de blanchir leur ivoire illégal.
Le commerce illégal de la faune sauvage, à l'échelle internationale, se classe second derrière le commerce illicite des stupéfiants et des armes. Il est évalué à 20 milliards de dollars par an.(2)
L'ivoire illégal est utilisé pour financer les conflits en Afrique de l'Est à la manière des "diamants du sang" lesquels ont servi à financer les guerres civiles en Afrique de l'Ouest dans les années 1990.
L'attrait pour l'ivoire en Extrême-Orient et plus particulièrement en Chine est en pleine expansion et atteint des niveaux records.
Les milices soudanaises, les Janjaweed, pénètrent au Tchad pour y braconner les éléphants, prélever l'ivoire et le rapporter à Khartoum où il est vendu à la Chine.
Parmi les états de l'aire de répartition de l'éléphant d'Afrique, 24 d'entre eux dont certains des pays les plus pauvres du continent, demandent l'arrêt définitif du commerce de l'ivoire. Ces pays nécessitent notre soutien total– juridique, financier et moral – pour protéger leurs populations d'éléphants. Ces états n'ont pas la capacité ou les ressources de combattre le braconnage orchestré par les principaux réseaux de crime organisé.
L'Europe doit apporter une aide significative pour freiner cette tendance.
Au Tchad, le Parc national de Zakouma comptait 3 885 éléphants en 2005. En 2009, on en dénombre seulement 617 et 11 rangers ont été tués au cours de ces quatre dernières années. Selon les autorités tchadiennes, les suspects seraient des guerriers provenant de la zone soudanaise déchirée par la guerre.
Parce que le sort d'une espèce entière est en jeu, nous ne pouvons pas continuer à expérimenter les marchés limités d'ivoire, les ventes uniques ou les déclassements de populations. La croyance erronée dans le pouvoir des "libres-marchés" conduit aujourd'hui les éléphants à leur extinction.
Source
http://www.i-services.net/membres/newsbox/fiche_news.php?uid=151229&sid=97380&idbox=1643&id=26779&show=new
merci Benji : http://maintendue.fr/viewtopic.php?t=1964&highlight=